La
recherche au collégial : un potentiel considérable,
une contribution significative
Table des matières
Un modèle
adéquat
Un modèle
qui diffère de celui des universités
Par comparaison
avec ce qui a cours dans les universités,
la recherche au collégial se distinguait,
jusqu'en 1996, par le fait que seuls les chercheurs
qui obtenaient des subventions de recherche pouvaient
recevoir un dégagement d'enseignement pour
réaliser leurs travaux.
L'activité de recherche n'était
donc pas incluse dans la tâche d'enseignement
et il n'y avait aucune obligation, pour quiconque,
de faire de la recherche.
Une évaluation
par les pairs
Par ailleurs,
jusqu'à cette même année,
la recherche au collégial reposait sur
des règles de compétitivité
et d'excellence semblables à celles qui
prévalaient dans les autres milieux de
la recherche. A l'instar des universités,
les projets de recherches faisaient l'objet d'une
évaluation par des pairs et seuls les meilleurs
projets obtenaient un financement. Ces règles
garantissaient la qualité des projets financés
tout en mettant les évaluations à
l'abri des conflits d'intérêt et
des décisions arbitraires.
La banque
des 150
Dans ce modèle,
la banque de postes, désignée sous
le vocable "banque des 150 ETC", occupait
une place déterminante. Cette disposition
est apparue au fil des années comme le
véritable fer de lance de la recherche
au collégial. Sans dégagement d'enseignement,
la recherche devenait presque impossible. Elle
était une activité éprouvante,
précaire, voire même marginale.
À ses origines, en 1983, cette banque avait
réservé 23 postes à la recherche.
On pensait, à l'époque, que ce serait
suffisant pour répondre à l'ensemble
des besoins en recherche des collèges.
Or, on se rendit vite compte qu'il en fallait
bien davantage. Dès l'année 1986,
ce nombre fut porté à une soixantaine,
puis, avec la multiplication des centres collégiaux
de transfert de technologie et l'arrivée
du programme PART, il fut rapidement porté
au-delà d'une centaine. Sa croissance fut
si rapide que, durant les années 1990 à
1995, on atteignît un sommet de 125 ETC,
sommet qui ne fut jamais dépassé
par la suite.
Or, cette banque
fut abolie, en 1996, dans le cadre du renouvellement
des dernières conventions collectives de
travail des enseignants, emportant avec elle le
modèle même de la recherche au collégial
et toute son efficacité.
Une existence
légale
Orientations
ministérielles
Les acquis
qui se dégagent de ce bref historique furent
consignés dans les orientations officielles
du Ministère en matière de recherche
au collégial. Ces orientations furent rendues
publiques en 1991 devant l'Assemblée générale
de la Fédération des cégeps.
Elles confirment que les recherches pédagogiques,
technologiques et disciplinaires sont les grands
axes de la recherche au collégial et que
les programmes PAREA, PART, ceux du Fonds FCAR
et les Centres collégiaux de transfert
de technologie sont les instruments privilégiés
du développement de la recherche au collégial.
Ces orientations
sont consignées dans un document officiel
intitulé "Mettre à profit
les compétences scientifiques et technologiques
des collèges".
La Loi des
collèges et les activités de recherche
Un tel bilan,
remarquablement positif, devait résulter
en une reconnaissance gouvernementale. Ainsi,
en 1993, on assiste à l'inclusion officielle
des activités de recherches dans la Loi
des collèges.
La Loi de 1993
stipule en effet qu'un collège peut :
Contribuer,
par des activités de formation de la main-d'oeuvre,
de recherche appliquée, d'aide technique
à l'entreprise et d'information, à
l'élaboration et à la réalisation
de projets d'innovation technologique, à
l'implantation de technologies nouvelles et à
leur diffusion, ainsi qu'au développement
de la région;
Effectuer des
études ou des recherches en pédagogie
et soutenir les membres du personnel du collège
qui participent à des programmes subventionnés
de recherche;
Fournir des
services ou permettre l'utilisation de ses installations
et équipements à des fins culturelles,
sociales, sportives ou scientifiques en accordant
toutefois la priorité aux demandes des
étudiants à temps plein, au sens
de l'article 24, pendant les heures normales de
cours du collège.
Crédits
d'impôt - loi de 1989-90 pour les centres
de transfert de technologie
De plus, la
Loi sur les crédits d'impôt de 1989-1990
autorise les entreprises qui font affaire avec
les centres de transfert de technologie des collèges
à déduire leurs investissements
en recherche-développement à des
fins fiscales.
Une expertise
reconnue
Une reconnaissance
gouvernementale soutenue et répétée
Aussi loin
qu'on remonte dans l'histoire de la recherche
au collégial, on découvre de nombreux
témoignages attestant de la qualité
et de la pertinence des travaux de recherche réalisés
par les chercheurs des collèges.
Ainsi, dès
1978, comme nous l'avons déjà signalé,
le Gouvernement de l'époque, dans son Livre
blanc sur "Les collèges du Québec,
Nouvelle étape", ne tarissait
pas d'éloges envers les retombées
des projets subventionnés par le Programme
PROSIP (aujourd'hui le PAREA). Ces projets, y
lit-on, auraient contribué de façon
significative à créer une pédagogie
adaptée à ce nouvel ordre d'enseignement,
à développer les curriculum, à
mettre au point les méthodes d'enseignement
et les stratégies d'apprentissage et à
donner les premiers élans à l'analyse
institutionnelle de ce nouvel ordre d'enseignement.
Des évaluations
nombreuses et toujours aussi favorables
Depuis, de
tels éloges furent à maintes reprises
réitérés par diverses évaluations
successives. Ainsi, en 1989, un comité
interministériel composé de représentants
des organismes subventionnaires, des universités,
du ministère de l'Industrie et du commerce,
du Conseil de la Science et de la technologie,
du Conseil des collèges, de la Fédération
des cégeps et du Ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science reprenait à
son compte les conclusions du livre Blanc de 1978
en ce qui concerne le programme PAREA et soulignait
la performance exceptionnelle des chercheurs des
collèges au sein des programmes du Fonds
FCAR, tout en endossant, sans équivoque,
les mesures prises au programme PART pour susciter
des partenariats en recherche technologique. De
plus, ce comité cautionnait le modèle
de la recherche au collégial, notamment
en ce qui concerne l'existence de la banque des
150 ETC et l'attribution des dégagements
pour l'exécution de travaux de recherche
et de développement technologique.
Évaluation
des programmes du Fonds FCAR
De plus, en
1987, le Conseil des universités, à
l'occasion de son évaluation de l'ensemble
des programme du Fonds FCAR, concluait que la
performance des chercheurs de collèges
était hautement comparable à celle
des chercheurs universitaires et que le Fonds
devait tout mettre en oeuvre pour intégrer
les chercheurs de collèges dans chacun
de ses programmes de financement, au même
titre et en compétitivité avec les
chercheurs des universités.
Dix années
plus tard, en 1996, le rapport Brochu, portant
sur la productivité scientifique des chercheurs
de collèges subventionnés par le
FCAR, montre que leur dossier de recherche est
comparable à celui des chercheurs universitaires
et ce, quel que soit leur champ disciplinaire.
Évaluation des centres de transfert de
technologie
En 1989 et
en 1995, les firmes qui ont procédé
à l'évaluation des centres de transfert
de technologie ont souligné leur forte
contribution au développement économique
des régions et précisé qu'ils
avaient apporté des réponses appropriées
aux besoins des entreprises et de leurs partenaires
industriels.
Évaluation
du programme PART
En 1994, un
comité chargé de l'évaluation
du programme PART mentionne lui aussi que, tout
en satisfaisant à des critères scientifiques
respectables, les travaux entrepris dans le cadre
du programme PART ont contribué à
maintenir ou à créer des emplois
dans plusieurs régions du Québec,
tout en permettant à des entreprises d'améliorer
leur position dans l'exportation de leurs produits
manufacturés.
Évaluation
du Programme PAREA
En 1996, la
firme SOM, responsable de l'évaluation
du programme PAREA, indique à son tour
que l'innovation pédagogique résultant
des recherches entreprises dans le cadre de ce
programme ne s'est jamais tarie et que les retombées
pédagogiques des projets sont toujours
considérables. Elle conclut à l'importance
de maintenir ce volet de recherche dans un contexte
où se succèdent à des vitesses
vertigineuses les nombreux virages pédagogiques,
informatiques et technologiques que le collégial
est contraint de prendre.
Un potentiel
appréciable
Singularité
du système scolaire québécois
L'essor remarquable
qu'a connu la recherche au collégial au
cours des 25 dernières années s'explique
en grande partie par la singularité du
système scolaire québécois
et, bien sûr, par le dynamisme des chercheurs
eux-mêmes. L'enseignement collégial
québécois comporte une partie d'enseignement
qui se dispense à l'université dans
les autres provinces canadiennes, de même
que dans la plupart des pays industrialisés,
y compris les États-Unis.
En conséquence,
plusieurs enseignants du réseau collégial
québécois se retrouveraient à
l'université s'ils enseignaient dans ces
autres provinces ou pays. Cet argument a d'ailleurs
été déterminant, en 1983,
dans les discussions entourant l'admissibilité
des chercheurs du collégial aux programmes
de subvention des organismes fédéraux
de subvention à la recherche.
Les collèges
disposent d'un personnel scientifique hautement
qualifié.
Compte tenu
de sa singularité, le réseau collégial
québécois dispose donc d'un personnel
scientifique hautement qualifié. Ainsi
:
Près
de 11% du personnel des collèges détiennent
un diplôme de 3ième cycle universitaire
(doctorat, Ph.D., etc.)
Plus de 50%
détiennent un diplôme de deuxième
cycle (maîtrise, licence, etc.), dont une
majorité en sciences de la nature et en
sciences humaines.
Et près
de 10% détiennent un diplôme de premier
cycle dans des secteurs technologiques de pointe
(informatique,électrotechnique, métallurgie,
laboratoire médical, etc.).
Les collèges
disposent aussi d'équipements de haute
technologie et de laboratoires scientifiques
De plus, les
collèges disposent d'équipements
scientifiques de toute première importance.
À ce titre, déjà en 1983,
le Ministère de l'enseignement supérieur
de l'époque estimait à près
de 160,5 M$ la valeur totale des installations
et des équipements scientifiques et technologiques
du réseau collégial. Soulignons
que plus du quart de cet équipement, soit
près de 1 M$ par collège, était
constitué de matériel informatique.
Depuis, au
rythme d'une centaine de millions $ par année,
les installations scientifiques et technologiques
du réseau collégial se sont accrues
et dépassent désormais le cap du
milliard $, dont plus du tiers se trouve en matériel
informatique de tout genre et un autre tiers en
équipements ultra-spécialisés
dans les centres de transfert de technologie.
Historique
de la recherche au collégial
Origine des
activités de recherche
L'origine des
activités de recherche au collégial
est étroitement liée à la
création des cégeps eux-mêmes.
Les problèmes pédagogiques et organisa-tionnels
soulevés lors de la création de
ce nouvel ordre d'enseignement, unique en son
genre dans le monde scolaire, avaient suscité
dès le départ l'obligation d'entreprendre
des études et de mener des interventions
dans le but de créer les programmes et
de mettre en place une pédagogie adaptée
à ce nouvel ordre d'enseignement.
Le soutien
aux recherches pédagogiques
L'urgence des
interventions et la multitude des problèmes
à résoudre ont conduit, dès
1972, à la création de programmes
de subvention à la recherche sur l'enseignement
et l'innovation pédagogique, dont PROSIP
fut le modèle jusqu'en 1986 et PAREA, depuis
1987 jusqu'à aujourd'hui.
Le soutien à la recherche fondamentale
Entre-temps,
en 1978, dans son Livre blanc sur "Les
collèges du Québec, Nouvelle étape",
le Gouvernement de l'époque, conviait les
collèges à mettre leur potentiel
scientifique à la disposition de l'ensemble
de la population et à se doter d'une mission
d'aide au développement régional.
Cette intention s'est traduite, en 1981, par la
création au Fonds FCAC (aujourd'hui le
FCAR) de programmes de recherche adaptés
aux conditions de travail des chercheurs de collèges
et par la mise en place de mesures facilitant
leur admissibilité aux autres programmes
de recherche des gouvernements provincial et fédéral.
Ainsi, dès
1982, le programme ACSAIR accueillait le premier
contingent de chercheurs de collèges et
fut, par la suite, imité par d'autres Fonds.
Mentionnons,
à titre d'exemples, le Fonds pour la recherche
en santé du Québec (FRSQ) et le
Conseil national de la recherche en sciences humaines
du Canada (CRSH).
La fréquentation
des programmes de financement de la recherche
fondamentale connut un tel succès que le
Ministère procéda, en 1990, à
la création d'un Programme de soutien aux
chercheurs des collèges (PSCC) leur permettant,
entre autres, de profiter d'un dégagement
d'enseignement et d'un financement additionnel
pour publier des articles dans des revues scientifiques
et pour présenter des communications dans
des congrès internationaux.
Le soutien
à la recherche technologique
Dans la foulée
de ce même Livre blanc sur l'enseignement
collégial, apparurent dès 1983 les
premiers centres collégiaux de transfert
de technologie, appelés à l'époque
"centres spécialisés".
Le nombre de ces centres dépasse aujourd'hui
la vingtaine et ces derniers sont répartis
sur l'ensemble du territoire québécois,
couvrant un nombre très diversifié
de domaines de recherche et d'intervention industrielle.
De plus, en
1987, le Gouvernement procédait à
la mise en oeuvre du Programme d'aide à
la recherche technologique (PART), dont l'objectif
principal était de créer des partenariats
entre les collèges et les entreprises dans
la conduite de projets de recherche, d'innovation
et de développement.
La banque
des 150 postes et les dégagements pour
la recherche
Outre la création
de programmes s'adressant spécifiquement
aux chercheurs des collèges, le Gouvernement
instaura à partir de 1983 une banque de
dégagements, appelée banque des
150 ETC, permettant de remplacer dans leurs fonctions
habituelles les enseignants qui obtenaient des
subventions de recherche ou de développement
technologique dans le cadre des programmes existants.
Cette formule a donné d'excellents résultats
comme on pourra le constater dans les sections
portant sur les retombées des projets de
recherche.
Une
recentralisation nécessaire
Au terme de
cette réflexion l'A.R.C. est d'avis que
la recherche au collégial présente
un potentiel et des acquis tellement importants
pour l'enseignement collégial et le développement
de la société québécoise,
que le gouvernement du Québec a une responsabilité
et un rôle crucial à jouer pour en
assurer le maintien et le développement.
Il importe
donc que le Gouvernement mette en oeuvre rapidement
des moyens qui assureraient la reprise énergique
des activités de recherche dans les collèges
et qui garantiraient une continuité des
acquis du réseau collégial en ce
domaine.
Parmi les moyens
envisagés jusqu'à maintenant, seul
le retour à une banque centralisée
de postes de recherche (ETC), ou à son
équivalent en argent, apparaît être
la réponse adaptée aux besoins des
chercheurs des collèges. Le retour à
une telle banque permettrait de revitaliser tous
les programmes de recherche actuels, il garantirait
un niveau de compétitivité élevé
entre les chercheurs et offrirait des conditions
suffisantes de rigueur scientifique pour légitimer
les investissements gouvernementaux en la matière.
Cette banque
de postes, dans l'esprit de l'A.R.C., serait gérée
par le ministère de l'Éducation
comme par le passé. Elle pourrait toutefois
l'ètre tout autant par un organisme subventionnaire
tel que le FCAR, dans la mesure où le ministère
de l'Éducation y jouerait un rôle
déterminant lors de l'allocation des postes
de recherche aux collèges.
En conséquence,
l'Association pour la recherche au collégial
recommande au ministère de l'Éducation
ainsi qu'au ministère de la Recherche,
de la Science et de la Technologie :
De restaurer la banque de postes de recherche
qui prévalait avant la signature des dernières
conventions collectives des enseignants et de
rapatrier dans un organisme central les ETC qui
ont été décentralisés
vers les collèges et qui, dans beaucoup
de cas, servent désormais à d'autres
fins que la recherche.
Une
décentralisation périlleuse
Situation
de la recherche au collégial depuis la
décentralisation de 1995.
Le vent de
décentralisation qui a soufflé sur
l'enseignement collégial en 1995, lors
du renouvellement des dernières conventions
collectives de travail, a mis en péril
les activités de recherche au collégial.
Ce vent de décentralisation a fait en sorte
que la banque des 150 ETC fut répartie
à travers les 48 collèges publics,
en même temps que les autres ressources
à l'encadrement des étudiants, à
l'éducation aux adultes, au perfectionnement,
etc.
Les collèges
se sont vu octroyer des ressources qu'ils devaient,
en principe, affecter aux fonctions pour lesquelles
ils les avaient reçues mais qu'ils pouvaient,
selon des ententes locales, attribuer à
d'autres finalités institutionnelles.
Le résultat
de cette décentralisation, en ce qui concerne
les activités de recherche, est mis en
évidence dans le tableau qui suit.
Répartition
des ÉETC dans les collèges avant
et après la décentralisation
de ceux-ci |
Programme |
1992-1996 (moyenne)
|
1996-1997
|
1997-1998
|
1998-1999
|
PAREA
|
30,0
|
9,4
|
2,2
|
2,6
|
PART
|
25,0
|
7,1
|
5,3
|
6,7
|
PSCCC
|
4,0
|
1,0
|
0,0
|
0,0
|
FCAR |
21,0
|
10,1
|
7,0
|
5,0
|
CCTT
|
36,0
|
20,0
|
18,5
|
18,5
|
MINISTÈRE |
9,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
|
Total |
125,0
|
27,6
|
14,5
|
14,3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*Source
: MEQ et Regroupement des centres collégiaux
de transfert de technologie(CCTT). |
Selon ces données, les activités
de recherche et d'innovation technologique ont
bénéficié de 125 ETC, en
moyenne par année, de 1992 à 1996.
Par la suite, un peu moins d'une cinquantaine
de ETC ont été attribués
par les collèges lors de la première
année (1996-1997) de la décentralisation
de la banque des 150 vers les collèges
et à peine plus d'une trentaine le furent
lors des deux années subséquentes
(1997-1999).
Le graphique qui suit illustre
cette chute dramatique des ETC dans le financement
de la recherche au collégial.
|
|
|
Graphique 1: Baisse des postes
de recherche au collégial au cours
des 3 dernières années. |
Situation catastrophique
Dans ce contexte,
il est facile de comprendre que les collèges
qui n'avaient pas l'habitude de fréquenter
les organismes subventionnaires au moment où
les programmes étaient centralisés,
n'ont pas développé cette habitude
après la décentralisation de la
banque des 150 ETC. Et, bon nombre d'autres collèges
qui avaient pourtant pris cette habitude durant
les années 92-96, l'ont vite laissé
tomber lorsqu'ils furent confrontés à
des choix institutionnels soumis à la contrainte
des négociations locales.
La réaction
de plusieurs de ces collèges conduit donc
déjà à la disparition des
activités de recherche dans le réseau
collégial. On peut dire, sans risque d'exagération,
que cette réaction met en péril
le potentiel de recherche du collégial
et que, ce faisant, c'est l'ensemble de la vie
pédagogique, culturelle et intellectuelle
des collèges qui s'en trouve appauvrie,
de même que le développement social,
culturel et économique des régions,
voire de l'ensemble de la société
québécoise.
Une
importante contribution régionale et nationale
Les chercheurs ont également
signalé que leurs travaux de recherche
avaient eu de nombreuses retombées sur
le développement de leur région
ainsi que sur celui du Québec.
Des retombées scientifiques
et culturelles importantes
Ils ont à cet effet insisté
sur les retombées scientifiques et culturelles
de leurs recherches :
Entre autres, par la diffusion d'articles
scientifiques dans les périodiques, journaux
et revues telles que Interface, Québec-Science,
la Revue canadienne de l'Éducation, Santé
mentale au Québec, la Revue Québécoise
de Psychologie, Intercultures, la Revue canadienne
des sciences du comportement, etc.
Également par de multiples
communications lors de colloques et de congrès
scientifiques organisés par des associations
telles que l'ACFAS, l'ADMÉE, les universités
québécoises, les grandes associations
disciplinaires, etc.
Mais aussi par la contribution à l'organisation
de nombreuses conférences et expositions
publiques, au cours desquelles les travaux des
chercheurs de collèges ont alimenté
les réflexions et les discussions sur des
sujets d'intérêts divers. Plusieurs
de ces événements publics se sont
d'ailleurs tenus en collaboration avec des partenaires
régionaux telles les écoles secondaires,
les constituantes de l'Université du Québec,
les MRC et les commissions scolaires.
Une contribution indispensable
à la solution de problèmes régionaux
Les travaux des
chercheurs des collèges ont également
contribué au développement régional
dans des domaines aussi divers que la santé,
les affaires sociales, les technologies de communication,
la sécurité au travail, l'accessibilité
scolaire, l'alternance travail-études,
le développement de la géomatique
et de la cartographie assistée par ordinateur,
la gestion des déchets domestiques, le
recyclage des boues industrielles, l'exploitation
minière, l'informatisation des entreprises,
l'amélioration des procédés
de production et de mise en marché, le
transport, l'utilisation textile de plantes indigènes,
la transmission hydro-électrique, etc.
Ainsi, dans la
seule région du Saguenay-Lac-St-Jean, on
compte par dizaines les projets de recherche du
collégial qui ont été associés
à l'étude de problèmes régionaux
de grande envergure. A titre d'exemple, mentionnons
le Conseil régional de prévention
de l'abandon scolaire, dont la création
résulte des travaux réalisés
dans le réseau collégial en partenariat
avec l'UQAC et les commissions scolaires. Les
travaux des chercheurs des collèges ont
également contribué au développement
régional dans des domaines aussi divers
que la santé, les affaires sociales, les
technologies de communication, la sécurité
au travail, l'accessibilité scolaire, l'alternance
travail-études, le développement
de la géomatique et de la cartographie
assistée par ordinateur, la gestion des
déchets domestiques, le recyclage des boues
industrielles, l'exploitation minière,
l'informatisation des entreprises, l'amélioration
des procédés de production et de
mise en marché, le transport, l'utilisation
textile de plantes indigènes, la transmission
hydro-électrique, etc.
Des retombées économiques
régionales appréciables
Divers travaux de recherche ont
aussi eu des retombées économiques
non négligeables dans diverses régions
du Québec. Ce fut notamment le cas des
nombreuses réalisations des Centres collégiaux
de transfert de technologie et du programme PART,
mais aussi des programmes du Fonds FCAR et des
organismes subventionnaires fédéraux.
Ainsi, un nombre important de recherches
ont contribué à la création
d'entreprises compétitives et rentables
dans des domaines de haute technologie comme les
matériaux composites, l'électronique,
l'industrie des logiciels et de l'informatique,
du transport, des pêches, des véhicules
récréatifs, de la foresterie, de
la métallurgie, pour ne nommer que ceux
qui nous ont été signalés
par les chercheurs eux-mêmes.
Des retombées
sur la vie pédagogique des collèges
Des retombées sur le perfectionnement
des enseignants
Les recherches ont aussi apporté
une contribution à l'organisation de nombreuses
sessions de perfectionnement :
Entre autres, dans le cadre du programme
Performa, sur les logiciels d'enseignements, la
formation fondamentale, la résolution de
problèmes, l'enseignement micro-gradué,
le "Mastery learning", le
"Learning to learn", l'évaluation
de programmes, la motivation scolaire, les méthodes
d'enseignement, pour ne mentionner que ces exemples.
Les recherches subventionnées
par PAREA ont également donné lieu
à de nombreuses journées pédagogiques
portant sur la réussite scolaire, les élèves
à risque, l'encadrement des étudiants,
l'évaluation, les styles d'enseignement
et d'apprentissage, l'utilisation d'Internet à
des fins d'enseignement et d'apprentissage, l'intégration
et l'adaptation scolaire, l'engagement dans les
études, entre autres.
Des retombées sur la culture
pédagogique des collèges
Les chercheurs ont également
indiqué que leurs résultats de recherche
avaient contribué à l'accroissement
de la culture pédagogique des collèges,
notamment par la publication d'articles dans la
revue "Pédagogie collégiale"
ainsi que dans les revues disciplinaires. De nombreux
articles furent ainsi diffusés dans des
revues telles que "Spectre",
"Philosopher", "Mesures
et évaluations" ainsi que dans
les bulletins de plusieurs associations telles
l'association des aides pédagogiques individuels
(l'APAPI), celle des professeurs de psychologie
(l'APPRCQ) et celle des professeurs de mathématiques
(l'AMQ).
Mentionnons enfin les nombreuses
communications prononcées dans les colloques
organisés par diverses associations du
réseau collégial dont ceux de la
Fédération des cégeps, de
l'A.R.C., de l'AQPC, de l'APOP, de l'AMQ et de
l'APSQ, pour ne mentionner que celles là,
sans compter les nombreux livres, cahiers de cours,
logiciels et autres produits pédagogiques
qui ont résulté de tels travaux
de recherche.
Des
retombées abondantes sur l'enseignement
Lors d'une consultation menée
par l'Association pour la recherche au collégial
(A.R.C.) auprès des chercheurs des collèges,
au cours de l'année 1996-1997, d'abondantes
retombées ont été attribuées
aux travaux de recherche subventionnés.
Des retombées sur l'enseignement
et la gestion pédagogique
Les chercheurs ont d'abord mentionné
des retombées dans les salles de classe
et auprès des comités pédagogiques
des collèges :
Entre autres, sur la définition
des curriculum et des contenus d'enseignement
en sciences humaines, en philosophie, en français,
en langues, en mathématiques, en éducation
physique, en informatique, en bureautique, en
soins infirmiers, en techniques policières,
en techniques d'éducation en service de
garde, pour ne nommer que les plus connus.
Aussi sur l'organisation de l'enseignement,
la définition des profils de sortie et
des épreuves-synthèse de programmes,
l'organisation des stages, la mise au point des
politiques institutionnelles d'évaluation
des apprentissages (P.I.E.A.), l'évaluation
de programmes, la mise en oeuvre des programmes
d'accueil-intégration, le dépistage
des élèves à risque, la mise
au point de mesures de transition entre le secondaire
et le collégial, etc.
Des retombées sur l'animation
pédagogique
De plus, on signale des retombées
sur l'animation pédagogique des collèges
:
Entre autres, lors de nombreuses
capsules pédagogiques sur le multiculturalisme,
les caractéristiques étudiantes,
les échecs et les abandons, le dépistage
des élèves à risque, la réussite
des garçons, le décrochage scolaire,
les classes stables, l'utilisation des ordinateurs
à des fins d'enseignement et d'apprentissage,
les stratégies d'étude, etc.
|